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Avant Châteauroux - PSG : Le rendement des remplaçants au PSG, un problème qui dure
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Publié 05/01/2023 à 23:43 GMT+1
COUPE DE FRANCE – Sans Lionel Messi, Kylian Mbappé, Neymar, Marco Verratti et Achraf Hakimi, le PSG devrait s'appuyer sur ses remplaçants ce vendredi pour défier Chateauroux en 32es de finale (21h). Ceux-là mêmes qui déçoivent encore cette saison. Une constante des dernières années parisiennes. Un problème que Christophe Galtier, comme les autres avant lui, n'a pas encore résolu.
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Video credit: Eurosport
Dimanche, Christophe Galtier a subi sa première défaite comme entraîneur du PSG. Il a surtout mis le doigt sur un problème qu'il pressentait jusqu'ici mais qu'il avait réussi à limiter : le manque de performance des remplaçants. En conférence de presse, interrogé sur l'influence des absences de Lionel Messi et Neymar face à Lens (3-1), le coach parisien a eu cette phrase, lourde de sens : "Il faut savoir être vraiment meilleurs, même avec l'absence de joueurs majeurs".
Sans Lionel Messi et Neymar, le PSG a paru perdu, apathique et complètement dépassé. Ce vendredi, contre Châteauroux (21h), l'Argentin manquera encore à l'appel, tout comme Kylian Mbappé, Achraf Hakimi, Neymar et Marco Verratti, suspendu. Quel ressort a Galtier à sa disposition ? C'est toute la question tant la problématique s'est présentée de manière similaire à Mauricio Pochettino, Thomas Tuchel ou encore Unai Emery avant lui. N'est-ce pas l'Espagnol qui réclamait déjà en 2018 "des joueurs sur le banc énervés, performants et prêts à jouer" ? Depuis, c'est une longue liste de déceptions et de joueurs aux performances insuffisantes dans la rotation.
Les cas ont beau être particuliers, ils répondent à une même conclusion. Draxler, Wijnaldum, Herrera, Paredes, Kurzawa, Kehrer, Dagba, Diallo, Rafinha, Icardi, Choupo-Moting, Jesé, Berchiche ont tous incarné ce manque de rendement venu du banc. Cette saison, Carlos Soler, Renato Sanches, Hugo Ekitike et Pablo Sarabia répondent au même schéma.
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Pablo Sarabia face à Strasbourg, le 28 décembre 2022
Crédit: Getty Images
Le symbole Sarabia
Le cas de l'Espagnol est peut-être même le plus symptomatique de la relation unissant le PSG à ses remplaçants. Décevant lors de ses deux premières saisons parisiennes, il avait pris le pari de se relancer au Portugal. Au Sporting, ce fut une résurrection flamboyante : 47 matches, 22 buts, 10 passes décisives. Alors, au moment de revenir au Camp des Loges l'été dernier, il était regonflé quant à son rôle dans l'équipe et à ses chances d'y apporter quelque chose.
"En ce moment, je sens que je suis dans la meilleure période de ma carrière, avec beaucoup de confiance, expliquait-il à l'AFP. Le plus important pour une équipe, c'est d'avoir 15, 16, 17 joueurs prêts à jouer, au même niveau, car il y a beaucoup de matches. Tout le monde va être nécessaire, donc je serai prêt pour cela. [...] Je pense que je peux apporter des choses, du travail, de l'enthousiasme, des buts, des passes décisives". Le constat de départ est bon, le bilan à l'arrivée beaucoup moins avec un tableau statistique encore vierge cette saison.
Il est responsable de la situation, en partie, mais aussi victime de la construction de l'effectif parisien. Avec trois intouchables devant, trois joueurs ayant à cœur de jouer tous les matches pour toujours plus gonfler leurs statistiques et leur confiance, difficile de se faire une vraie place et de garder une implication impeccable. La concurrence n'existe pas, n'existera jamais et les dés sont fatalement pipés. "Je ne revendique rien ici. Ni un temps de jeu, ni un poste précis, c'est juste que je veux vraiment qu'on me donne ma chance et que je sente qu'il y a vraiment une concurrence dans cette équipe", se désolait déjà Hatem Ben Arfa en mars 2017, avant même que le trio parisien n'existe. Depuis, la tendance n'a fait que se renforcer.
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Video credit: Eurosport
Surmobilisation des cadres
Le constat est particulièrement vrai devant et au milieu de terrain. Pas un hasard, d'ailleurs, si Juan Bernat, Danilo Pereira et Nordi Mukiele sont les remplaçants les plus consistants ces dernières années. Le cas Fabian Ruiz, devenu titulaire depuis le passage au 4-3-2-1, répond plus à des circonstances tactiques qu'à un réel bouleversement de l'ordre établi puisque Vitinha garde une vraie longueur d'avance pour accompagner Verratti.
Les conséquences sont multiples pour Galtier. En cette saison si particulière, le coach français pensait sans doute réserver ses remplaçants pour les échéances post-Coupe du monde, comme ce fut le cas contre Lens. L'une des raisons, peut-être, qui l'a poussé à être très raisonnable quant à l'utilisation d'Hugo Ekitike en début de saison. Mais le fossé entre les remplaçants et les titulaires est tel que Paris semble déjà s'exposer à un surmenage de ses cadres.
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Hugo Ekitike et Christophe Galtier, plaisir partagé, lors de PSG-Auxerre (5-0) | Ligue 1, le 13/11/2022
Crédit: Getty Images
Au 6 janvier, Christophe Galtier a déjà 9 joueurs ayant dépassé les 1500 minutes de jeu en club, dont 6 ayant disputé la Coupe du monde, allant au minimum en quart de finale. En comparaison, ils ne sont que 5 à City et au Bayern et uniquement 3 au Real Madrid.
"Les grandes équipes d'aujourd'hui sont celles qui ont de grands collectifs. Parfois, c'est peut-être mieux d'avoir moins de superstars et d'excellents seconds rôles plutôt que l'inverse", résume d'ailleurs Jorge Ordas, journaliste à Eurosport en Espagne, lorsqu'on lui demande la recette de la Casa Blanca. Son sacre la saison passée en C1 a évidemment dépendu de Benzema et du trio royal au milieu de terrain. Mais les apports d'Edouardo Camavinga ou de Rodrygo en sortie de banc ont eu un rôle considérable dans la campagne madrilène. Qui peut prétendre à une telle influence sur le banc parisien aujourd'hui ?
Après la vague d'arrivées de l'été 2021 censé améliorer le niveau global de l'effectif, après les signatures made in Luis Campos censé augmenter la compétitivité globale du groupe, les supporters parisiens en reviennent encore au même point, appuyé d'ailleurs par Galtier jeudi en conférence de presse : et si c'était l'heure de faire confiance aux jeunes issus du cru, comme Warren Zaïre-Emery très attendu pour ces matches où la rotation s'impose ? Preuve que Paris a beau tourner le problème dans tous les sens, il finit toujours par se heurter au même casse-tête.
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Warren Zaire Emery, le jeune talent du PSG.
Crédit: Imago
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